
03 Sep 2019
« On dit souvent que l’on craint ce que l’on ne connaît pas. Je crois plutôt que la peur naît quand on apprend un jour ce que la veille on ignorait encore. » Philippe Claudel, Les Âmes grises
Dans notre précédente enquête, nous avions montré que la France se caractérisait par une forme de « passivité » face au numérique : moins « techno-enthousiastes » que les travailleurs d’autres pays, plus susceptibles de tout attendre de leur employeur et moins enclins à s’autoformer, les travailleurs français courent le risque de décrocher dans la compétition mondiale autour du numérique.[1]
Pour comprendre ces réserves culturelles face aux nouvelles technologies, il nous semblait important de nous pencher sur ses causes – et ses remèdes — dans le système éducatif. Si, comme l’affirme l’écrivain Paul Claudel, la peur naît non pas de l’ignorance seule, mais de l’ignorance qui se sait, alors les Français dans le contexte actuel devraient tout à la fois regretter de ne pas avoir suffisamment étudié les problématiques liées au numérique, et souhaiter que leurs enfants ne connaissent pas le même sort…
C’est bien ce que révèle notre enquête, en appui sur les chiffres du Randstad Workmonitor. Les Français souhaitent bien que leurs enfants et les jeunes en général fassent des choix éducatifs plus « technologiques » que les leurs. Cette lucidité tombe à point nommé alors que l’Education nationale, sous l’impulsion du gouvernement actuel, lance une vaste réforme des cursus du secondaire, faisant une place beaucoup plus importante aux technologies numériques. Ces projets sont-ils suffisants ? Que peut-on proposer pour aller plus loin ? Voici l’objet de notre analyse.
Découvrez l’étude complète en ligne :
Partie 1 : quand les Français surestiment le risque d’automatisation de leur emploi mais sous-estiment l’investissement nécessaire pour l’acquisition de nouvelles compétences
Partie 2: orientation, réforme scolaire, entre urgence et prise de conscience
Partie 3: propositions
Découvrez l’étude re.search #1 : Les Français et le numérique : l’âge de la responsabilité individuelle est venu
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Sources externes :
[1] Une certaine réticence des Français face au numérique : Selon notre première étude Randstad Re.search, seuls 64% des Français considéraient comme positif l’impact du numérique sur leur métier, contre trois quarts des actifs dans le reste du monde, et seul un tiers des Français ressentait la nécessité de se former afin de faire évoluer ses compétences numériques. Cette nouvelle étude confirme cette tendance puisque les Français semblent moins conscients de leurs lacunes en termes de numériques que leurs voisins.